L’innondation qui apporte la Vie_
L’innondation est pour beaucoup d’entre nous, une catastrophe naturelle, mais pour cette population de Châu Đốc, sans elle, la vie serait terriblement dure voire peu probable.
Avec la mousson, cette eau, en traversant des pays riverains rapporte avec elle par une infinité de canaux, toute la richesse de la nature pour ensuite déverser dans cette plaine. Tous les ans cette déluge nettoie les sols. Le limon charrié par ces eaux, qui joue le rôle d’engrais, rend à nouveau cultivable à ces lopins de terre, commencés à devenir stériles après des cultures alternatives toute l’année durant. Ensuite avec la baisse de l’innondation, ce limon se dépose et augmente d’une facon surprenante la superficie de cette province.
Avec elle, aussi, arrivent toutes sortes de poisson du Delta du Mekong. De ce fait, une grande nombre de gens, rivés à leurs embarcations regagnent très rarement la terre ferme.
Pendant cette période l’eau est partout. L’eau est dans les jardins, dans les salons des maisons. L’eau transfigure complètement le paysage du pays. On lave ses linges dans le salon , brosse les dents étant dans l’eau jusqu’à la poitrine …et fait ses courses au marché regroupé sur la chaussée.
A l’endroit du chemin en terre battue où prennent les petits écoliers tous les jours, profitant de l’ombre des bambous, coule paisiblement maintenant une fleuve d’une couleur ocre. Ils rentrent à la maison après les classes sur des barques qui, surgissant d’un croisement de chemin, faufilent entre les arbres.
Il y en a aussi des gens, la plupart, jeunes et pauvres, arrivent d’autres provinces lointaines, profitant de cette briève richesse de la mousson. Ils vivent sous les ponts ou dans des tentes de fortune, montées à la hate, une bâche tenue par quelques troncs de gaillac fraichement coupés. Leurs maisons, appelons ça comme ça, si petites que toutes choses pouvant résister au vent et à la pluie sont rangées en dehors de l’habitat.
Nous avons rencontré un jeune couple élu domicile sur une petite digue déserte. Ils sont arrivés de la province de Đồng Tháp, et ont laissé aux parents de la jeune épouse, pendant leur absence, la tâche de s’occuper de leur petite fille âgée de quelques mois .
Ce midi là le ciel était couvert et il y avait beaucoup de vent, nous étions sur le pont surplombant, d’un côté le fleuve qui traverse le village et de l’autre, une grande mangrove, les deux séparés par une digue. Quand nous voyions à côté de cette petite digue une personne entrain de vider d’eau de sa barque, la curiosité poussant, nous déambulons le rampart et nous nous approchons du sujet.
Arrivés sur place, nous appercevons une jeune femme, dissimulée quelque instants auparavant par cette bâche blanche aux rayures bleues servant d’abri, et qui est entrain de faire la cuisine. Assis sur une poêle, une marmite contenant deux ou trois petits morceaux de viande mélangés des tranches de patate douce; le tout, frissonnés au rythme de l’ébullition. A un moment précis, la jeune femme leva ses yeux, me voyait regardant sa marmite, nous invite à partager son repas. Vu le peu qu’ils possèdent, nous l’ avons poliment décliné cette gentille invitation prétextant être déjà pris par un rendez vous imaginaire.
Depuis, j’ai toujours regretté ce repas. Regretté de ne pas pouvoir me mettre à côté des gens dépourvus de tout mais riche de bon coeur, dans cette journée couvertes de nuages et de vents…Alors à quelques pas seulement, de l’autre bout de la digue, d’autres gens s’entredéchirent juste pour un oui pour un non !
Nous avons rencontré aussi , dans un petit hameaux, longeant une rivière, des hommes et des femmes prêts à nous donner une sourire quand nous voulons les prendre en photo. Quelques-uns nous proposent une tasse de thé en nous voyant postés longtemps devant leurs portes !
Ils sont pauvres et ils sont chaleureux , les gens de mon pays !
Tres beau reportage, texte et photos.
Heureux sont ceux qui possedent peu mais ont tout.
Quel beau pays peuple’ de gens chaleureux.
Bonsoir Tuyen,
Excuse-moi milles fois pour cette réponse très tardive.
Je tiens vraiment à te féliciter pour ta démarche très enrichissante de reportage – c’est admirable comme tu as pu aller vers les gens, parler avec eux et partager leurs vies avec toi…..et de nous apprendre (en tous cas à moi) la bénédiction de la mousson et de inondation dans cette société si lointain de notre vie réglée à l’horloge et à zéro-risque !
Vraiment bravo pour ta démarche ! Tes photos sont très parlantes et très bonnes aussi !
Amitiés,
PETER
Merci Peter pour tes remarques .